Au Kenya, 16 nouveaux corps de membres présumés d’une secte prônant un jeûne extrême ont été retrouvés ce 25 avril 2023 à la mi-journée, portant le bilan à 89 morts dans cette affaire qui suscite l’horreur et l’indignation dans le pays.
Ce bilan reste provisoire alors que les recherches se poursuivent dans la forêt de Shakahola, située à l’est du Kenya. « Nous ne savons pas combien de fosses communes, combien de corps nous allons découvrir », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Kithure Kindiki, en visite sur place en début d’après-midi.
« Crime de génocide »
Ce dernier s’en est pris au leader de l’Église Internationale de Bonne Nouvelle, Paul Mackenzie.
« Au-delà du terrorisme, je suis intimement convaincu qu’un dossier peut être constitué pour accuser monsieur Mackenzie et tous ses collaborateurs – y compris ceux qui l’ont aidé à creuser des tombes et à disposer les corps des gens qui ont été assassinés – il est possible de les accuser d’un crime de génocide, en vertu des lois internationales et lois kényanes », a-t-il ajouté dans une déclaration aux médias.
Paul Mackenzie s’est rendu à la police et est en détention avec six de ses fidèles. L’affaire doit être examinée devant la justice le 2 mai 2023. Mais son cas soulève des interrogations sur de potentielles failles sécuritaires et législatives. Car Paul Mackenzie avait déjà été arrêté en 2017 et 2019, puis à nouveau le mois dernier après la mort de faim de deux enfants : il avait été libéré en échange d’une caution.
Lors de son intervention devant des médias, le ministre de l’Intérieur a au passage dressé un parallèle entre ce que le Kenya appelle désormais le « massacre de la forêt de Shakahola » et le massacre de Jonestown de plus de 900 fidèles, à Guyana en 1978, ou l’attentat au gaz sarin perpétré par la secte Aum Shinriky?, dans le métro de Tokyo en 1995.
« Je suis convaincu que ce qui s’est passé ici à Shakahola est le tournant dans la façon dont le Kenya gère les graves menaces à la sécurité causées par les extrémistes religieux », a-t-il assuré.
Un total de 34 personnes ont par ailleurs été « retrouvées vivantes », a précisé Kithure Kindiki.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article